Le Mont Cindre et son ermitage

Monthly Archives: janvier 2016

L’intérieur de la chapelle

intérieur chapelle

Couronnement de la Vierge

La grande porte bleue en bois cloutée s’ouvre sur le sanctuaire dédiée à la Vierge Marie. Une seule nef de 24 mètres de long par 9 mètres de large environ, sous une voûte surbaissé; deux marches conduisent à l’autel placé sous un cul-de-four dans le quel trône la statue de la Vierge entourée par deux anges en bois sculpté dans des troncs d’arbres.

La carte postale  de 1890 représente le dernier ermite Emile Damidot dit Frère François dans cette chapelle qu’il a entièrement restaurée de ses mains. Elle est juste éclairée par trois oculus et un lustre de Murano. Et des cierges! Une table de communion en ferronnerie avec des décors en bronze sépare la nef du chœur .

Dans le chœur  un immense tapis au petit point réalisé par Frère François réchauffe le sol en mosaïque. Ce tapis sera utilisé plus tard pour les grandes cérémonies dans l’église de St-Cyr.

La plus part des statues sont en plâtre à part deux statues en bois polychrome .Les autres ont été placées dans les chapelles et grottes du jardin de prière .

En 1952 Touchagues change les anges de place pour peindre son Couronnement de la Vierge

Intérieur de la chapelle

Intérieur de la chapelle avant restauration

Intérieur de la chapelle

Intérieur de la chapelle    aujourd’hui

La dernière restauration date de 1995 : murs crème, lustre électrifié et éclairages indirects  donnent une autre ambiance à la chapelle . Il n’y a plus qu’un office par an: le lundi de Pentecôte en souvenir des pèlerinages qui attiraient des foules au Mont Cindre .

 

EX VOTO à l'ermitage

EX VOTO La Belle Poule vers 1850

Des plaques de marbre d’EX- VOTO couvrent les murs au fond de la chapelle . Entre deux bannières en soie brodée on peut admirer une maquette de bateau. Comme on en voit suspendus au plafond des chapelles en bord de mer , celui était accroché devant l’autel . Cet ex-voto a été offert à N-D de Tout Pouvoir  par l’amiral Pellion  vers 1850 en remerciement d’un sauvetage lors du naufrage de l’Uranie en 1823. L’amiral très admiratif de Napoléon Bonaparte a choisi La belle Poule , galonnière qui a ramené les cendres de Napoléon de l’Ile d’Elbe .

Un autre bateau plus simple ,se rapprochant d’une péniche , était lui aussi accroché au plafond vers la porte d’entrée . Il a disparu au moment des travaux …

En cartes postales

Lieu de pèlerinage pour les lyonnais et les villageois de Saint Cyr, l’ascension du Mont Cindre se faisait autrefois bien souvent à pied par le grimpillon. Entre les années 1900 et 1960, plusieurs restaurants et ginguettes, une piste de patins à roulettes, des tennis, une tour panoramique, les champs et bois attiraient chaque dimanche une foule nombreuse.

La profusion de cartes postales éditées – plus de 300 répertoriées – et écrites à cette époque témoigne de la dimension touristique du lieu au XXème siècle.

Elles nous permettent aujourd’hui de deviner l’importance des processions et messes qui parfois, étaient organisées… sous la véranda du restaurant de l’Ermitage de la famille Locca, dans les années 50 !

Aujourd’hui, un hôtel et deux restaurants accueillent encore au Mont Cindre une population citadine.


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Le lac du Mont Cindre

Les canotiers du Mont Cindre

Les canotiers du Mont Cindre

Les goujons

Au début du XXème siècle, un restaurateur du Mont Cindre, M.VIAL, lance une galéjade qui prendra une ampleur inattendue. Pour faire la pige aux guinguettes des bords de Saône qui proposaient leur petite friture, notre plaisantin donna à ses frites le nom de «goujon du Mont Cindre » dont la provenance devint une évidence : le Lac du Mont Cindre.
L’idée fit boule de neige et les restaurants qui s’installaient affichaient «goujons du Mont Cindre».
Pour maintenir la tradition, l’association MULTICLASSES épluche et coupe à la main près d’un quintal de pomme de terre et fait des frites sur le marché, le dernier samedi de mars depuis 2001.

Le Lac du Mont Cindre

En 1910, comme en témoigne la photographie ci-dessus, un groupe de joyeux lurons lyonnais voulut concrétiser le mythique lac en créant un tout aussi mythique « CLUB NAUTIQUE DES CANOTIERS DU MONT CINDRE ». Les dames portent en bandoulière une petite bourriche en osier sur laquelle on peut lire : « goujons ». Ils sont tous très sérieux et ont préparé avec beaucoup de soin cette prise de vue : costumes, rames et bannières dont on ne connaît pas,hélas, la symbolique des animaux représentés (une oie et une grenouille enlacées, un chat au sommet d’une colline et d’autres moins visibles). On imagine que la petite troupe faisait un bon repas dans l’un ou l’autre des restaurants.
Une façon de s’amuser bien innocente…apparemment !

Le champ de tir

Vue aérienne du Mont Cindre

Vue aérienne du Mont Cindre

Sur ces vues aériennes du Mont Cindre, on distingue les longs murs du stand de tir à côté de la tour hertzienne, nouvellement construite.
La route du Génie, en contrebas, n’existait pas encore à l’époque.

Le champ de tir

Le champ de tir

ci-dessus, photo prise peu après la transformation, par la famille Locca, de la bâtisse en bout de stand en maison d’habitation et pâtisserie-confiserie.

Le faux ermitage

Dans une propriété privée proche du plateau du Mont Cindre, des statues et rocailles d’un faux ermitage subsistent encore aujourd’hui alors que la chapelle a disparu.

On parle de « faux ermitage » uniquement parce que les anciens le nommaient ainsi et qu’il n’existe aucun document épiscopal pour le prouver.


Les grandes propriétés avaient souvent leur chapelle privée. A partir du milieu du XIXème, la mode des jardins entraîne la construction de grottes, pièces d’eau ou les rocailles tiennent une grande place. Les apparitions de Lourdes donneront un caractère religieux à beaucoup d’entre elles. Et dans toute la France on peut trouver une grotte construite en rocaille avec la statue de la Vierge et de Bernadette. A St-Cyr plusieurs propriétés ont ce genre de construction, utilisant en général les pierres à gryphées grises des carrières de la Ferlatière ou de St-Fortunat. Celles qui n’ont pas de destination religieuse abritent des faunes ou des nymphées.

La Tour Nesme

La tour Nesme

La tour Nesme

La Tour Nesme (propriété privée)

Un autre jardin de rocailles, concurrent de celui de l’ermitage, doté d’une tour avec un escalier à double hélice et situé sur le plateau du Mont Cindre

Vers 1890, M. Nesme voulut concurrencer l’ermite qui attirait tant de visiteurs dans ses jardins. (L’abbé Duplain parle de 20.000 visiteurs par an !).
Sur place, la carrière lui fournit les belles pierres dorées pour la construction de cette jolie tour avec un escalier à double hélice. D’une hauteur de 15 mètres environ, elle permet de jouir d’un panorama moins étendu que du belvédère de l’ermitage et plus tourné vers l’est. L’ouverture au public fut de courte durée.

 

Les cafés et restaurants

Les cafés

La rue des cafés

L’ évolution de la population du Mont Cindre est intimement liée à l’importance de l’ermitage.   A partir du XVIIIe siècle l’ermitage accueillait de plus en plus de pèlerins. Cette colline  était aussi un lieu de promenade dominicale.  A partir du moment où il y a des « touristes » le commerce s’installe: timidement derrière un étal  de fortune comme la Mère Félicie ,puis en construisant en dur.

Entre  la rue des Cafés qui rejoint le plateau à la chapelle et le long du chemin derrière l’ermitage on a compté jusqu’à 6 cafés restaurants . Il y avait aussi deux Hôtels Pensions ,car  les lyonnais venaient respirer l’air pur et prendre le frais en été.

Aujourd’hui il n’en reste que deux.  Le restaurant  « La haut sur la  colline »  surprend le visiteur avec  une fresque de portraits d’hommes bien connus  : Prévert,  Simenon, Brassens…

 » Le restaurant de l’ermitage  » accueillait des mariages et fêtes familiales  dans  son  immense véranda. C’est maintenant un  hôtel ****qui  jouit d’unpoint de vue exceptionnel, avec des équipements haut de gamme, piscine panoramique été – hiver, spa etc…Tout est prévu pour les séminaires.

A côté du restaurant de l’ermitage se tenait un autre café-restaurant, avec jeu de boules, balançoires et salle de banquet de 150 couverts. On y vendait le vin au litre et à la bouteille. Le vin, cette richesse de Saint-Cyr, était appelé par les anciens  « Sirop de bois tordu ».

Quant au marc de ce raisin, c’était le « fil de fer de bois tordu », l’eau-de-vie, en lyonnais la gnôle ( ou gniole ou gnaule ) : le pousse-café ou réveille-matin comme en témoigne ce Menu :

Le menu du restaurant de l'ermitage de la famille Locca...

Le menu du restaurant de l’ermitage de la famille Locca…

Ce n’est pas pour rien que la petite rue allant du plateau à l’esplanade de la chapelle se nommait « Rue des Cafés » ! On comptait six établissements (hôtels, restaurants, cafés).

 

« Le vin de St-Cyr  est mon dada
Buvez-en je n’vous dit que ça
Pour chasser la mélancolie
Il n’est que ce remède là… »

dit la chanson populaire de M. Perret, directeur de l’école publique vers 1900. Mais si vous n’aviez pas de moyens, il y avait le Château la Pompe comme le proposait le restaurant Vial…

Château la pompe

Château la pompe

Les nombreux cafés et restaurants du Mont Cindre dans la première moitié du XXeme siècle :

 

Le plateau du Mont Cindre

Le phare de l'aviation

Le phare de l’aviation

Autrefois, le phare de l’aviation

Jusqu’à la construction de la tour hertzienne, le phare de l’aviation permettait de guider les avions au dessus du Mont Cindre.
Dans les années 50, chaque matin, l’aéroport de Bron appelait la cabine téléphonique publique installée au restaurant de l’ermitage pour obtenir – du restaurateur, M. Locca ! – des indications sur la météo (plus précisément sur la présence ou non de brouillard sur la coline).
Les fondations du phare, encore visibles il y a une vingtaine d’année, ont été détruites. Il se situait au bout du plateau, près de la tour Nesme (visible à l’arrière plan de la photo).

 

La tour hertzienne

La tour hertzienne


Aujourd’hui, la tour hertzienne

Livrée en 1953, la tour du Mont Cindre est l’oeuvre de l’architecte Michel Roux-Spitz. Trois autres tours semblables ont été construites dans le cadre de l’implantation du réseau français des tours hertziennes confiée par les PTT à l’architecte Abraham Hippolyte.
(source : www.pss-archi.eu)

Encore en service aujourd’hui, la tour du Mont Cindre aura suivi le progrès : les lignes hertziennes, l’émission  des ondes des radios libres et maintenant la téléphonie mobile !

Le Grimpillon

Le Grimpillon

Le Grimpillon

Le Grimpillon ou Grappillon est l’accès le plus direct au Mont Cindre en venant de Saint-Cyr. Cette côte assez raide desservait non seulement l’ermitage mais les vignes du coteau d’où son surnom de « grappillon », sentier où l’on pouvait grappiller à loisirs avant les vendanges…

Dans son ouvrage « Aux environs de Lyon », M. Josse écrit en 1892 «Dût votre pied, Madame, chopper plus d’une fois aux aspérités du chemin, dût votre front se perler de gouttelettes luisantes, c’est par ce sentier dont la ligne roide et hérissée se voit de Lyon, c’est par ce Grimpillon, comme on l’appelle, que je vous engage, en quittant Saint-Cyr , à gagner l’ermitage ».

Par ce chemin arrivaient les pèlerins et les processions. Aujourd’hui il est emprunté par les nombreux marcheurs, joggers et même les vététistes …cascadeurs !

TOUCHAGUES

Signature Touchagues

Louis TOUCHAGUES (1893 – 1974)
Officier de la Légion d’Honneur
Commandeur des Arts et des Lettres