Hier, à travers quelques cartes postales …
Le jardin de rocailles est l’œuvre «spontanée» du dernier ermite, Emile Damidot dit Frère François (1878-1910).
Frère François ramasse les pierres des chemins comme le fait en même temps que lui, à ne centaine de kilomètres , le facteur Cheval construisant son Palais Idéal. Pierres blanches entassées sur les chirats ou pour construire les cabornes, pierres grises, calcaire à gryphées des carrières de La Ferlatière ou de St-Fortunat, et quelques pierres de chouin bâtard, très blanc.
En s’appuyant contre les murs de la chapelle, l’habitation, la grange du voisin, la carrière , il restucture l’espace pour en faire son jardin de prières. Un sentier « balisé » grimpe jusqu’à un calvaire.
Avec des fils de fer de récupérations, il arme ses structures et les recouvre de mortier qu’il pétrit à la main.
Des petites Chapelles se dressent, élégantes, avec leurs vitraux enchâssés dans des dentelles de mortier. Chapelle du Saint-Curé d’Ars, de St-Charles de Borromée, de Jeanne d’Arc, de St-François d’Assise…. Elles côtoient une centaine de niches, de bassins , de grottes (Grotte de la Vierge de Lourdes avec Ste Bernadette, grotte de la Nativité, tombeau du Christ…) et émergent d’une végétation devenue envahissante. Les statues qui les peuplaient ont disparu victimes des intempéries, du vandalisme et des cambriolages.
Bien avant la création du jardin existait un calvaire dominant la carrière, un chemin de croix en fonte datant de 1837 balisait le sentier. Frère François l’aménagea en taillant des escaliers.
Le tracé du chemin de prières, serpente entre les rocailles habillées d’alysses, d’aubriètes et d’ibéris. Lavandes, mélisses et romarins, mêlant leur parfum aux roses , lys blancs , hémérocalles et iris émergent d’un tapis de pervenches ,fraises des bois ou lierre rampant . Les buis et les lauriers forment maintenant des touffes imposantes .
Protégé des vents le jardin est luxuriant ; il aurait mérité une attention toute particulière ,ce qui ne fut pas le cas. Venus des jardins proches , chênes, charmilles et acacias ont grandi , leurs racines déstabilisant progressivement les constructions : l’eau s’infiltre , le fer rouille et les roches s’écroulent .
L’œuvre patiente d’Emile Damidot mérite d’être sauvée, et la demande de sauvegarde des milliers de visiteurs chaque année doit être entendue .
Info pratique :Le jardin de rocailles est partiellement fermé au public pour des raisons évidentes de sécurité.
Des travaux de sauvegarde et de consolidation des grottes et de leurs accès sont en cours .En 2018 Le belvédère a été entièrement restauré; il reste à consolider la rampe d’accès.Les visites seront limitées durant les travaux.
Une vidéo de ces jardins est visible dans la chapelle , ouverte le premier dimanche de mai et de juin ainsi que tous les dimanches de juillet et août de 14h à 18h .
Durant toute l’année en semaine , possibilités de visites de groupes (10 personnes minimun) participation de 5€ par personne , pour la restauration du jardin. Réservation: 06 32 39 94 73 ass. Le Mont Cindre et son ermitage ou mairie 04 78 47 20 01.
Pour des raisons de sécurité la visite se fait obligatoirement accompagnée d’un guide, et avec un casque de chantier fourni .