
Table d’orientation installée devant le restaurant de l’ermitage Locca vers 1950
Table d’orientation installée devant le restaurant de l’ermitage Locca vers 1950
Le Plateau du Mt -Cindre hier
Deux tours et l’antenne de RADIO SCOOP accueillent le visiteur. La Tour hertzienne construite en 1953 , est l’œuvre de l’architecte Roux-Spitz . Trois autres tours semblables existent en France. Encore en service ,la tour du Mont Cindre aura suivi le progrès : les lignes hertziennes, l’émission des ondes radios et maintenant la téléphonie mobile.
Juste en face , dans une propriété privée, on devine entre les arbres la Tour Nesme. Vers 1890, Monsieur Nesme voulut concurrencer l’ermite qui attirait tant de visiteurs dans ses jardins.(20 000 par an d’après l’abbé Duplain) . Sur place la carrière, avec un petit tunnel de carrier, lui fournit toutes les pierres dorées pour la construction d’ une jolie tour avec un escalier externe hélicoïdal. D’une hauteur de 15m environ elle permet de jouir d’un panorama plus étendu que le belvédère de l’ermite. L’ouverture au public fut de courte durée.
Propriété privée la Tour Nesme ne se visite pas
Jusqu’à la construction de la Tour relais le phare du Mont Cindre permettait de guider les avions. Dans les années 50 l’aéroport de Bron appelait chaque matin le restaurateur Locca le seul a vivre là toute l’année , pour connaître la météo dans les Monts d’or : le Verdun et le Mont Thou étaient-ils dégagés? Le restaurateur avait aussi la charge de surveiller l’ampoule phare et de la nettoyer. Il ne reste plus que le socle en béton de ce vieux phare.
Le phare de l’aviation avant 1953
Que vous arriviez en voiture de Lyon via St-Cyr ou des Monts d’or vous devrez vous garer sur le parking au pied de la Tour et accéder à l’ermitage à pied. Pour les personnes à mobilité réduite on peut descendre en voiture jusqu’au restaurant de l’ermitage (5 places de parking) et remonter par l’arrière pour rejoindre ce plateau.
Que vous veniez de Lyon, de la vallée de la Saône ou des Dombes, des collines de Caluire, de la Croix Rousse ou, à l’opposé, de La Duchère vous repérez facilement le Mont Cindre avec sa tour relais implantée au sommet. Votre itinéraire vous conduira par la route du Mont Cindre (D 92) en passant par Saint-Cyr -au -Mont -d’Or ou par la route des Crêtes en venant de Saint -Didier -au -Mont -d’Or, Limonest ou Poleymieux. Parking au pied de la tour.
Mais vous pouvez préférer les sentiers des Monts d’or bien entretenus, bordés de murs en pierre sèche ou plus simplement de « chiras », talus de pierres blanches arrachées par les paysans pour délimiter leurs champs.(Voir le guide du Syndicat mixte des Monts d’or).
L’esplanade et la chapelle de l’ermitage vous attendent une centaine de mètres plus bas.
Le Mont Cindre est le premier balcon du massif des monts d’or, à 469 mètres d’altitude, pour assister à un spectacle panoramique exceptionnel sur Lyon et sa région.
En avant-scène, sous vos pieds, le village de Saint-Cyr au mont d’or dont l’église pointe sa flèche néo-gothique du XIXème siècle, le château fort du XIIème en pierre dorée dresse les deux tours qui lui reste : l’ancienne église avec son clocher carré et le donjon qui a perdu son hourd depuis longtemps. A quelques mètres sur sa droite on distingue une grande bâtisse au toit d’ardoises; cet ancien couvent des Ursulines est devenu ENSP (Ecole Nationale Supérieure de Police)
A droite (à l’ouest) au premier plan, c’est Saint-Didier au mont d’or, Dardilly et ses deux églises, et en toile de fond les Monts du Lyonnais.
A l’est, Collonges -au -mont -d’or dominé par Caluire et Sathonay,s’étale en bord de Saône ; au loin la plaine des Dombes rejoint le Bugey.
Mais Lyon tient la scène centrale avec la Saône qui serpente entre Croix Rousse et Fourvière. L’œil accroche la tour de la Part-Dieu (appelée le crayon), et celle de InCity , puis s’évade vers le Vercors. S’il fait beau, le Mont Blanc majestueux et la chaîne des Alpes ferment l’horizon de ce décor vivant.Vivant suivant le temps, la lumière, les saisons…
Hier les coteaux du Mont Cindre étaient couverts de vignes. Ils sont remplacés par des villas avec piscine. Mais juste à côté, immuable, la Chapelle de l’ermitage veille sur Lyon depuis le XIVème siècle.
Lieu de pèlerinage pour les lyonnais et les villageois de Saint Cyr, l’ascension du Mont Cindre se faisait autrefois bien souvent à pied par le grimpillon. Entre les années 1900 et 1960, plusieurs restaurants et ginguettes, une piste de patins à roulettes, des tennis, une tour panoramique, les champs et bois attiraient chaque dimanche une foule nombreuse.
La profusion de cartes postales éditées – plus de 300 répertoriées – et écrites à cette époque témoigne de la dimension touristique du lieu au XXème siècle.
Elles nous permettent aujourd’hui de deviner l’importance des processions et messes qui parfois, étaient organisées… sous la véranda du restaurant de l’Ermitage de la famille Locca, dans les années 50 !
Aujourd’hui, un hôtel et deux restaurants accueillent encore au Mont Cindre une population citadine.
Soutenez les projets de restauration de l’ermitage en envoyant des cartes postales à vos amis !
commandez à : info@montcindre.fr
Les canotiers du Mont Cindre
Les goujons
Au début du XXème siècle, un restaurateur du Mont Cindre, M.VIAL, lance une galéjade qui prendra une ampleur inattendue. Pour faire la pige aux guinguettes des bords de Saône qui proposaient leur petite friture, notre plaisantin donna à ses frites le nom de «goujon du Mont Cindre » dont la provenance devint une évidence : le Lac du Mont Cindre.
L’idée fit boule de neige et les restaurants qui s’installaient affichaient «goujons du Mont Cindre».
Pour maintenir la tradition, l’association MULTICLASSES épluche et coupe à la main près d’un quintal de pomme de terre et fait des frites sur le marché, le dernier samedi de mars depuis 2001.
Le Lac du Mont Cindre
En 1910, comme en témoigne la photographie ci-dessus, un groupe de joyeux lurons lyonnais voulut concrétiser le mythique lac en créant un tout aussi mythique « CLUB NAUTIQUE DES CANOTIERS DU MONT CINDRE ». Les dames portent en bandoulière une petite bourriche en osier sur laquelle on peut lire : « goujons ». Ils sont tous très sérieux et ont préparé avec beaucoup de soin cette prise de vue : costumes, rames et bannières dont on ne connaît pas,hélas, la symbolique des animaux représentés (une oie et une grenouille enlacées, un chat au sommet d’une colline et d’autres moins visibles). On imagine que la petite troupe faisait un bon repas dans l’un ou l’autre des restaurants.
Une façon de s’amuser bien innocente…apparemment !
Sur ces vues aériennes du Mont Cindre, on distingue les longs murs du stand de tir à côté de la tour hertzienne, nouvellement construite.
La route du Génie, en contrebas, n’existait pas encore à l’époque.
ci-dessus, photo prise peu après la transformation, par la famille Locca, de la bâtisse en bout de stand en maison d’habitation et pâtisserie-confiserie.
Dans une propriété privée proche du plateau du Mont Cindre, des statues et rocailles d’un faux ermitage subsistent encore aujourd’hui alors que la chapelle a disparu.
On parle de « faux ermitage » uniquement parce que les anciens le nommaient ainsi et qu’il n’existe aucun document épiscopal pour le prouver.
La Tour Nesme (propriété privée)
Un autre jardin de rocailles, concurrent de celui de l’ermitage, doté d’une tour avec un escalier à double hélice et situé sur le plateau du Mont Cindre
Vers 1890, M. Nesme voulut concurrencer l’ermite qui attirait tant de visiteurs dans ses jardins. (L’abbé Duplain parle de 20.000 visiteurs par an !).
Sur place, la carrière lui fournit les belles pierres dorées pour la construction de cette jolie tour avec un escalier à double hélice. D’une hauteur de 15 mètres environ, elle permet de jouir d’un panorama moins étendu que du belvédère de l’ermitage et plus tourné vers l’est. L’ouverture au public fut de courte durée.
L’ évolution de la population du Mont Cindre est intimement liée à l’importance de l’ermitage. A partir du XVIIIe siècle l’ermitage accueillait de plus en plus de pèlerins. Cette colline était aussi un lieu de promenade dominicale. A partir du moment où il y a des « touristes » le commerce s’installe: timidement derrière un étal de fortune comme la Mère Félicie ,puis en construisant en dur.
Entre la rue des Cafés qui rejoint le plateau à la chapelle et le long du chemin derrière l’ermitage on a compté jusqu’à 6 cafés restaurants . Il y avait aussi deux Hôtels Pensions ,car les lyonnais venaient respirer l’air pur et prendre le frais en été.
Aujourd’hui il n’en reste que deux. Le restaurant « La haut sur la colline » surprend le visiteur avec une fresque de portraits d’hommes bien connus : Prévert, Simenon, Brassens…
» Le restaurant de l’ermitage » accueillait des mariages et fêtes familiales dans son immense véranda. C’est maintenant un hôtel ****qui jouit d’unpoint de vue exceptionnel, avec des équipements haut de gamme, piscine panoramique été – hiver, spa etc…Tout est prévu pour les séminaires.
A côté du restaurant de l’ermitage se tenait un autre café-restaurant, avec jeu de boules, balançoires et salle de banquet de 150 couverts. On y vendait le vin au litre et à la bouteille. Le vin, cette richesse de Saint-Cyr, était appelé par les anciens « Sirop de bois tordu ».
Quant au marc de ce raisin, c’était le « fil de fer de bois tordu », l’eau-de-vie, en lyonnais la gnôle ( ou gniole ou gnaule ) : le pousse-café ou réveille-matin comme en témoigne ce Menu :
Ce n’est pas pour rien que la petite rue allant du plateau à l’esplanade de la chapelle se nommait « Rue des Cafés » ! On comptait six établissements (hôtels, restaurants, cafés).
« Le vin de St-Cyr est mon dada
Buvez-en je n’vous dit que ça
Pour chasser la mélancolie
Il n’est que ce remède là… »
dit la chanson populaire de M. Perret, directeur de l’école publique vers 1900. Mais si vous n’aviez pas de moyens, il y avait le Château la Pompe comme le proposait le restaurant Vial…
Les nombreux cafés et restaurants du Mont Cindre dans la première moitié du XXeme siècle :
Autrefois, le phare de l’aviation
Jusqu’à la construction de la tour hertzienne, le phare de l’aviation permettait de guider les avions au dessus du Mont Cindre.
Dans les années 50, chaque matin, l’aéroport de Bron appelait la cabine téléphonique publique installée au restaurant de l’ermitage pour obtenir – du restaurateur, M. Locca ! – des indications sur la météo (plus précisément sur la présence ou non de brouillard sur la coline).
Les fondations du phare, encore visibles il y a une vingtaine d’année, ont été détruites. Il se situait au bout du plateau, près de la tour Nesme (visible à l’arrière plan de la photo).
Livrée en 1953, la tour du Mont Cindre est l’oeuvre de l’architecte Michel Roux-Spitz. Trois autres tours semblables ont été construites dans le cadre de l’implantation du réseau français des tours hertziennes confiée par les PTT à l’architecte Abraham Hippolyte.
(source : www.pss-archi.eu)
Encore en service aujourd’hui, la tour du Mont Cindre aura suivi le progrès : les lignes hertziennes, l’émission des ondes des radios libres et maintenant la téléphonie mobile !