Le Mont Cindre et son ermitage

Les fresques

Touchagues en train de réaliser la fresque

En 1952, Touchagues renonce aux tourbillons de la vie parisienne et mondaine dont il est le peintre fétiche pour se consacrer à une œuvre de piété : les fresques de la Chapelle de l’ermitage du Mont-Cindre, à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (Rhône). Il peint ces murs en hommage à son père, peintre en bâtiment et par fidélité à son village natal où des amitiés sincères le ramènent chaque année.

Sous le dôme du porche, dont le bleu ressemble à tous les bleus des églises de campagne, Touchagues a orchestré une symphonie des saisons et des travaux des champs.
A droite, les femmes et à gauche les hommes, tels des santons célébrant la gloire de « Notre-Dame de Tout Pouvoir » en médaillon au dessus de la porte.
Les personnages sont du terroir : habitants de Saint-Cyr ou amis lyonnais. Leurs portraits peints à fresque mêlent pigments et mortier frais dans une palette de chromes et de bleus éclatants, s’inscrivent dans un décor champêtre cher au peintre.

Un pointillisme fondu décliné en teintes plus sourdes donne aux fonds et plus particulièrement à l’horizon, une douceur chaleureuse. « Il faut subir le grain du mur, la complaisance fugitive du mortier dans laquelle la couleur est fixée » confie l’artiste.

Fresque de TouchaguesOn retrouve la griffe du « peintre de la joie de vivre » dans les arabesques et les ondulations de la flore des Monts d’Or, dans le geste gracieux des femmes ou celui plus fier des paysans. Tous regardent le visage de la Vierge pour un « hommage des saisons à Notre-Dame de tout pouvoir » ; C’est ainsi que Louis Touchagues a baptisé la fresque du porche.
Il avait travaillé pour la postérité mais les intempéries, le tourbillon des feuilles et des poussières contre les murs endommagèrent très vite les fresques, malgré une première restauration en 1979.

En 1998, l’association Louis Touchagues prend l’initiative de la restauration des fresques du porche par Florence Cremer, en partenariat avec la Mairie de Saint-Cyr-au-Mont-d’Or, le Conseil Général du Rhône et le Lions Club de Lyon-Monts d’Or.
En 1952, à la même époque, Louis Touchagues peint à fresque « le Couronnement de la Vierge » au dessus de l’autel. Grâce au partenariat fidèle du Lions Club de Lyon-Mont-d’Or, cette fresque est restaurée durant l’été 2002.

Paris Match - 11 octobre 1952

11 octobre 1952. Le magazine Paris Match publie un bel article sur les fresques de Louis Touchagues. Il nous permet aujourd’hui de disposer d’une photographie d’une partie des habitants du village représentés sur les fresques et réunis par le journaliste. Le visiteur peut également consulter, dans la chapelle, des reproductions des croquis de l’artiste.

Le père de Louis Touchagues

Le père de Louis Touchagues

Parmi les habitants du village, Touchagues a également représenté son père, à l'arrière plan derrière lui

Parmi les habitants du village, Touchagues a également représenté son père, à l’arrière plan derrière lui

 

L'inauguration de la restauration de la voûte

59 ans plus tard… lors de l’inauguration de la restauration des fresques, le 19 mai 2011, en présence de quatre modèles de Touchagues : Ginette Locca-Ginet , Rose Locca-Venet (filles du restaurateur de l’ermitage) Renée Demillière-Martin et Marc Foret l’étudiant assis par terre sur la fresque .

L’œuvre

Autoportrait Louis Touchagues

Autoportrait de l’artiste
Fresques de la chapelle

Louis Touchagues est né à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or (Rhône) en 1893. Arrivé à Paris en 1923, Touchagues trace à la pointe de son crayon ou de son pinceau, un demi-siècle de vie parisienne.

Dessinateur-illustrateur : ses dessins pour tissus et soieries sont remarqués par Paul Poiret. Il collabore à différents journaux illustrés (L’art vivant, Les nouvelles littéraires…) et satiriques (Le crapouillot, Le charivari…).
Dessinateur parlementaire, il est délégué par les Beaux-Arts comme dessinateur à la première Conférence de la Paix ainsi qu’à l’arrivée du Général de Gaulle à Paris.

Il illustre de nombreux livres de Colette, S. Guitry, M. Achard, M. Aymé, G. Duhamel… Ses trois albums : Femmes et modèles, La Parisienne et Vagues à St-Tropez témoignent de son sujet favori : la femme.

Peintre : Ses expositions aux côtés de Chagall, Dufy, Zadkine, Marie Laurencin seront une reconnaissance.

A l’étranger, Amsterdam, New York, Pittsburg, Lisbonne, Lausanne, Genève, Tunis, Londres reçoivent ses expositions et leurs musées possèdent une ou plusieurs toiles.

Mademoiselle Betty Philippsen

Mademoiselle Betty Philippsen. Prix de comédie et du Conservatoire de Nice. A tourné dans Froufrou, Lola, Si tous les gens du monde, Mes sacrés vacances, La madone des sleeping. 20 ans
(texte de L. Touchagues).

Décors et costumes de théâtre : Par ses amis lyonnais Henri Béraud et Marcel Achard, il travaille pour Dullin à l’Atelier, pour Louis Jouvet à la Comédie Française, à l’Athénée, la Michaudière, l’Opéra et l’Opéra Comique.

L’art des fêtes : Touchagues et le décorateur et organisateur des grandes soirées à thème où il transforme salons, hôtels et châteaux par la magie du trompe-l’œil, de l’artifice et des costumes (soirée Douanier Rousseau, soirée du Ciel Fantastique à Cannes…)

Les grands travaux : Nombreuses peintures murales et fresques pour des particuliers, fresques de la Chapelle du Mont-Cindre près de Lyon, panneau en gemmail pour la Station de métro F. Roosevelt à Paris, plafond mobile chez Lassere, verres peints pour les verrières du Musée d’Art Moderne à Paris. Il décore le bar-fumoir de la Comédie Française.

« Peintre du plaisir », « maître de l’allégresse et du bonheur de vivre »… Tous les critiques d’art sont d’accord pour reconnaitre en Touchagues un peintre talentueux qui, avec élégance et délicatesse mais aussi avec humour, fut le témoin d’une époque aujourd’hui révolue.

TOUCHAGUES

Signature Touchagues

Louis TOUCHAGUES (1893 – 1974)
Officier de la Légion d’Honneur
Commandeur des Arts et des Lettres